SUR SHAKSPEARE. CORIOLAN. (CORIOLANUS.) S'il est dans l'histoire un événement auquel les formes de la tragédie romantique paraissent indispensables pour être présenté sur la scène dans toute son énergie, c'est peut-être le tableau de l'injure et de la vengeance de Coriolan. Pour nous intéresser à son injure, il faut qu'on nous ait mis sous les yeux ses services; pour nous intéresser à sa vengeance, il faut qu'on nous ait mis sous les yeux son injure. Voilà pourquoi ce sujet, qui produit une si forte impression dans les récits de Plutarque et de TiteLive, paraît si vague et si décoloré dans la tragédie de Laharpe. Il est des sentiments assez naturels, assez honorables au cœur de l'homme, pour être adoptés sans peine par l'imagination, même quand elle doit suppléer à tout l'intervalle qui sépare leur origine de leur dernier développement: tel est l'amour, telle est la tendresse maternelle. Il n'en est pas de même de la T. II. |