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vidual and more communal than the European conception of law. It is more communal as it is based on the principle of equilibrium. The unit of society is not the individual but the family or (more widely) the clan. Society exists only when equilibrium is unimpaired, when there is mutual respect and tolerance, and the recognition of mutual rights as between its component units. This implies communal responsibility for the acts of the unit's members. Reparation for an offence devolves on the family or clan of the offender just as it is for the family or clan to ensure the correct conduct of its members and to enforce on them obedience to the law. For not only the individual, but all the individual's clan suffers divine displeasure for an unexpiated crime. Even when an individual pays, he has the pressure of his clan behind him to ensure payment; and where, as in the case of homicide, an individual may not be able to meet his obligations unassisted, his family or the clan make the necessary contributions.

It is also more individual because every individual comes under the rule of equilibrium. Personal gain and personal advancement must be consistent with this rule. There is no such thing as opportunism at another's expense. Every individual has his line of ancestors watching, guarding, or punishing him, and insisting on conformity and obedience, just as he himself will watch, guard, or punish his own descendants. All his acts must tend towards the common good. His conduct is minutely controlled by the law, not by prohibitions but by precept, by exhortation not by negation. He must conform or the community will have none of him: he must play his part or pay the penalty for intransigeance.

The same principles permeate all phases of the law. Ethical theory, rules of conduct, principles of readjustment, reparations profane and sacred, these are all contained in the code of tribal law. Under its cover and within its circumscription operate the laws of family, clan, and association in their respective fields. All are governed by the same theory, though their mode of administration must of necessity differ. Within the family the rights and duties of individuals are no less clearly defined than in the tribe, and the necessity for the maintainance of equilibrium is at least as important. The clan, which is an extension of the family, is governed by a wider application of

family law, more multifarious, more universal, more autonomous, but in its essentials no different from, and ultimately subservient to, tribal law.

The law of associations, however, stands rather to one side. Obviously the nature of the association, whether it be secret or public, must condition the laws which control its functions but, though here again the principle of equilibrium is fully maintained, the sanction of the law is different. The essence of associations is stern and exact discipline, and discipline is maintained by force through a hierarchy of initiation: the religious sanction is not so dominant, and is often non-existent. Associations, in theory at any rate, are not the law but an introduction to the law. Usually some petty and deliberate breach of the law is essential at prescribed periods for promotion from one grade of initiation to another, in order that by punishment and instruction the candidates may arrive at a more complete cognizance of the law, and may by these means attain to that knowledge and discipline which will enable them to function actively in full citizenship under the freer, but no less imperious, charter of tribal law.

J. H. DRIBERG.

LE THEATRE MANDINGUE

(SOUDAN FRANÇAIS)

PAR HENRI LABOURET ET MOUSSA TRAVÉLÉ

[Le kote koma nyaga. Le ballet d'ouverture. - Prologue et présentation de la troupe. Les comédies. - L'intrigue, les caractères, les acteurs. — L'origine du — théâtre soudanais. Les autres manifestations théâtrales de l'Ouest-Africain.] ES pièces satiriques, objet de cette étude, se jouent chaque année en pays mandingue, dans certains villages malinké et bamana des cercles de Bougouni et de Bamako; c'est-à-dire, dans la partie méridionale du Soudan français.

LES

Cette région est remarquable à plus d'un titre. Elle a vu se former au moyen âge, grandir, et décliner à la fin du XVIe siècle un des plus puissants empires du monde, le royaume de Mali ou Melli, dont les souverains entretinrent des relations avec le Maroc, l'Égypte, l'Arabie et le Portugal. Elle est le berceau d'une civilisation qui surprit tous les voyageurs arabes ayant eu l'occasion de l'observer. L'un d'eux, Ibn Batouta,' traversa en 1351-2 une partie de l'immense territoire soumis au monarque de l'époque, le Mansa ou Massa Suleyman Keita, et qui s'étendait alors du Sahara à la forêt dense, et de la Nigeria actuelle au Sénégal; il fut vivement frappé de l'organisation administrative de ce pays, de la pompe déployée à la cour, et surtout de l'ordre et de la sécurité qui régnaient partout.

Deux siècles plus tard, la réputation des Keita était parvenue jusqu'en Europe et les successeurs de Suleyman recevaient à Niani, leur capitale, des ambassades envoyées auprès d'eux par Jean II et Jean III de Portugal. Mais à partir de 1590 leur puissance ne cessa de diminuer, et de nos jours le dernier descendant direct de cette dynastie n'est plus qu'un modeste chef de province, exerçant son autorité dans la contrée même où naquit sa race, et dont ses ancêtres sont sortis pour conquérir une grande partie de l'Ouest-Africain.3

1 Ibn Batouta: Voyages; texte arabe accompagné d'une traduction par C. Defremery et le Dr B. R. Sanguinetti. Paris, 1922, iv, p. 397.

2 João De Barros: Asia. 2o édit. Lisboa, 1777-88, i, pp. 257, 259.

3 M. Delafosse: Haut-Sénégal-Niger. Paris, 1912, pp. 173-223; 240-305.

De nombreux témoignages montrent que la civilisation mandingue brilla autrefois d'un vif éclat, aussi ne saurait-on s'étonner de trouver dans la région qui la vit rayonner des institutions sociales très particulières et des manifestations artistiques méritant d'être étudiées. Ces dernières se traduisent notamment par une littérature orale abondante, comprenant des mythes, des légendes, des contes, des morceaux en vers, en prose rythmée ou ordinaire, et enfin les œuvres satiriques dont il va être question ici.

Il ne s'agit point, comme on le verra, d'exhibitions banales de marionnettes, de prestidigitateurs, de magiciens, de charmeurs d'animaux, comme il s'en trouve dans certaines parties de l'Afrique, mais bien de véritables pièces parfaitement ordonnées et réglées, destinées à exposer une intrigue déterminée, en employant pour interpréter celle-ci des acteurs humains. On peut donc affirmer, dans ces conditions, qu'il existe bien un théâtre soudanais.

A la vérité, ce n'est pas la première fois que ce fait important est signalé. Déjà en 1916 M. Delafosse le mentionnait dans une courte note et analysait en quelques lignes un scénario communiqué par l'un de nous. Un tel sujet mérite d'être traité avec plus d'ampleur, et il y a intérêt, semble-t-il, à compléter les informations sommaires déjà données, à fournir en même temps quelques précisions sur la représentation elle-même et les thèmes qui s'y jouent. On aura ainsi une idée plus exacte d'un art fort curieux, ainsi qu'une impression sans doute assez nouvelle sur la psychologie des Noirs que les Européens n'apprécient pas toujours comme ils méritent de l'être.

Il convient d'abord de faire remarquer que toutes ces pièces appartiennent au genre comique, on ne saurait trouver en elles aucun élément tragique, ni aucun but moral, elles visent seulement à distraire en transportant à la scène des caractères, des défauts ou des vices observés consciencieusement dans la vie ordinaire et rendus avec beaucoup de vérité. Ces petites satires en action portent un nom qui est à la fois un titre et un programme, on les appelle en effet 'kote koma nyaga'; c'est-à-dire, moquerie des choses de l'association (du mariage). Les

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1 M. Delafosse: Contribution à l'Étude du Théâtre chez les Noirs; Annuaire et Mémoires du Comité d'Études historiques et scientifiques de l'Afrique Occidentale. Gorée, 1916, pp. 352-5.

infortunes conjugales sont d'ordinaire le sujet qui y est développé le plus volontiers.

Les représentations n'ont pas lieu toute l'année, mais seulement après la récolte, du mois d'octobre au mois de mars; elles se déroulent en plein air et de nuit. Il semble exister dans ce pays, comme dans d'autres contrées, sinon un interdit, du moins une coutume bien établie, de ne conter et de ne jouer qu'après le coucher du soleil. L'action se développe donc à la clarté de la lune, ou à la lueur de bougies ou de lanternes allumées pour la circonstance.

Chaque soirée se déroule dans un ordre précis qui étonne. Elle débute par un ballet d'ouverture, auquel succèdent un prologue, puis une présentation de la troupe, enfin viennent lea pièces qui durent parfois jusque assez avant dans la nuit.

Le lieu de réunion pour ces manifestations théâtrales est la grande place du village ou fere, sur laquelle on ne dispose ni décors ni accessoires d'aucune sorte. Le public se case autour sans rien payer, et à sa guise, en prenant toutefois soin de ne pas obstruer les principales artères y donnant accès, et par lesquelles les acteurs vont se présenter. Lorsque vers huit heures du soir le kote koma nyaga est annoncé, les habitants se hâtent vers le fere, et ceux qui n'ont pas de rôle à remplir vont s'asseoir dans la poussière, sur une pierre, sur un siège de bois, les vieux devisent en attendant l'ouverture, les femmes allaitent leurs marmots ensommeillés, les jeunes gens et les jeunes filles se groupent pour se préparer à la danse, tandis qu'une progéniture agitée et pernicieuse se faufile entre les groupes, bouscule les assistants et se poursuit en poussant des clameurs aiguës.

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Le moment venu, l'orchestre se réunit au milieu de la place, il comprend en général deux tambours en bois de grande taille (dunũ ba), un autre de même forme, plus petit (tyï-tyî), et enfin un quatrième (bli-bli) à pied étroit, à orifice supérieur évasé, donnant un son très étendu. Les premiers fournissent un ton bas, les autres un ton élevé, ces deux catégories d'instruments sont frappées de manière à rythmer

I Danse du Kote.

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